Nous savons, lisons, entendons que nous nous dirigeons vers un épuisement des ressources, un possible effondrement, la destruction des forêts. Il y a les changements climatiques qui ne sont pas assez pris en considération et la nécessité de faire face à une migration de populations à long terme.

Nous avons rapidement besoin d’augmenter notre autonomie énergétique et alimentaire.

Nous devons travailler à la résilience, passer de l’individualisme vers le collectif.

Nous avons besoin des autres, de l’inspiration de la nature et de mettre nos talents en commun…

La permaculture est une source d’inspiration pour réaliser cette transition nécessaire.

Le relief, l’eau, les arbres, la nature avoisinante, les riverains, etc. sont intégrés et mis en résonnance.

Nous voulons à Naturia:

  • Veiller au concept de la permaculture : « Prendre soin de moi, des autres et du monde« 

Veiller à l’éthique de la permaculture, c’est-à-dire trouver un équilibre en mouvement entre:

    • Prendre soin de la nature, qui est source de vie & nourricière. Nous voulons contribuer à améliorer la biodiversité, réutiliser un maximum de déchets car la terre n’est pas une poubelle. Le principe est d’intégrer plutôt que de séparer. Nous avons commencé modestement en nettoyant  le site de presque tous les déchets qui s’y trouvaient et en abattant les arbres malades (et en les recyclant en broyat). Nous essayons de concilier également tourisme et nature en réfléchissant à la gestion des déchets (mise en place de compost, tri des déchets, réduction des déchets liés à l’entretien), en collaborant à la promotion de l’utilisation de vélos électriques ( nous en avons  2 à louer pour le moment). Un soleil de permaculture est en préparation avec la collaboration de La Clairière  pour y planter dès que possible différents légumes et fruits. Nous attendons le rapport de Natagora et des nouveaux coopérateurs intéressés pour mettre en place du jardinage bio-intensif, des jardins -forêts, des récoltes et conservation de graines , un modèle de biodynamie.   Le site compte également deux plans d’eau. Cette incontestable richesse est aussi précieuse que fragile. Nous réfléchissons aux meilleurs choix à faire pour préserver le milieu aquatiques et tout ce qu’il nourrit.
    • Prendre soin du foncier et de la Gouvernance: nous sommes constitué sous forme d’une société coopérative agrée et entreprise sociale, les coopérateurs veillent ainsi collectivement à ce site pour, à terme, le mettre à l’abri de toute spéculation, sous une forme juridique encore à trouver. Nous soutenons l’idée que la terre ne nous appartient pas et que nous ne sommes que « loca-terres » de celle-ci. Nous devons veiller à sa transmission aux générations futures. Nous pensons également constituer une ASBL pour permettre à des personnes de s’investir sous forme de don (en temps ou en argent) dans le projet. Notre modèle de gouvernance  s’inspire de l’intelligence collective en l’adaptant à notre réalité. Nous recherchons des coopérateurs qui ont envie de s’investir et prendre une place active dans le modèle de gouvernance et des coopérateurs prêts à se pencher juridiquement sur la question du ‘fond’ à donner à notre déploiement.
    • Prendre soin de l’ habitat: l’ancien camping ‘Mon Rêve’ était uniquement constitué de caravanes résidentielles, pour la majorité pas ou très mal isolées. Nous avons donc rapidement écrit une charte constructive pour inspirer la rénovation de ces caravanes et la construction de nouveaux habitats (auto-construction en matériaux naturels recyclables et/ou recyclés, toilettes sèches,…) Certains de ces habitats sont loués pour inspirer les personnes de passage, d’autres ont une vocation plus sociale (accueil) ou/et culturelle (mise en place de résidence d’artistes). Là aussi nous recherchons des futurs coopérateurs intéressés par l’auto-construction, l’organisation de chantiers participatifs, la mise à disposition de logements insolites, etc…
    • Prendre soin de l’enseignement et de la Culture: Nous partons du postulat que nous apprenons les uns des autres en partageant des expériences communes. A coté de balades qui invitent de voir le monde autrement, nous proposons des balades pour encourager l’implication de chacun dans un processus de création et d’expérimentationNous allons également prochainement proposer un habitat en résidence d’artiste, pour ouvrir le site à la culture et la culture au site. Nous cherchons encore des coopérateurs intéressés par la mise sur pied de conférence, d’ateliers, de soirées débats et d’autres par la mise en place de processus « réflectif » de résolution de problèmes (qui tient compte de l’observateur comme partie intégrante du système étudié), nous recherchons également des coopérateurs artistes qui veulent co-créer avec les spect-acteurs.

    • Prendre soin des outils et des technologies: nous faisons appel le plus possible à des corps de métier des environs, voir sur place, pour les nombreux travaux et réparations à réaliser. Nous essayons de centraliser l’utilisation de machines pour collectiviser leur utilisation. L’installation de panneaux solaires collectifs est à l’étude et devrait se réaliser prochainement. Des coopérateurs qui s’intéressent à la valorisation énergétique des déchets organiques, aux combustibles qui peuvent produire à la fois de l’énergie électrique et de l’énergie thermique, aux micro-turbines trouveront certainement un terrain de réflexion à Naturia.Par ailleurs des coopérateurs désireux de valoriser le travail manuel avec des outils traditionnels pourraient également présenter un projet.
    • Prendre soin de la santé et le bien-être: veiller à votre santé, à votre bien-être sur le site est évidemment essentiel pour nous. Nous essayons de faire en sorte que vous vous sentiez le mieux possible quand vous êtes à Naturia. Nous veillons également à la santé des personnes qui travaillent sur place en instaurant… la sieste.
      Et puis il y a l’endroit qui soigne de par sa beauté (avis tout à fait subjectif)
      Nous pensons que non seulement l’être humain ne doit pas différencier corps et esprit mais également veiller à la santé de son environnement, qui prend soin en retour de l’être humain.
      Au plus nous aurons de coopérateurs au plus nous pourrons veiller à la santé de chacun en se partageant les tâches à effectuer, en organisant des moments de détente (Yoga, méditation) donc bienvenue aux coopérateurs intéressés par cette dimension du projet.

    • Prendre soin de la Finance et de l’Economie: pour répondre à nos besoins de financement nous privilégions l’apport financier de coopérateurs ou coopératives plutôt que les banques ‘classiques’. Nous sommes inscrits dans le réseau du Semeur (monnaie locale, citoyenne et complémentaire), n’hésitez d’ailleurs pas à échanger vos Euros.
      Nous proposons certains services à un prix libre et conscient.
      Nous lançons également tout prochainement une OPIP (pour soutenir certaines réalisations futures décrites dans notre vision.
      Nous faisons appel à des producteurs du coin pour nous fournir notre offre de petite restauration et nous choisissons avec soin nos fournisseurs de boissons.
      Ici encore des coopérateurs qui sont tentés de réfléchir à des solutions de co-voiturage ou d’autres moyens de locomotion, par l’organisation de marchés de producteurs locaux, par la création d’un concept de cuisine à partir de produits locaux, par l’organisation et l’encadrement de semaines de wwoofing ou réseaux de travail similaires, par la mise en place du modèle de viabilité pour penser la durabilité,… sont les bienvenus.

La permaculture c’est aussi penser autrement, c’est un changement de regard. Nous nous inspirons du Livre “7 ways of thinking differently” de Loobna Mcnamara

  1. Penser abondance: on nous parle de pénurie tout le temps pourtant la nature est abondance totale. Toutes les plantes produisent des graines. Nous voulons favoriser la qualité, encourager la reconnaissance, la gratitude et le partage.
  2. Penser solutions: chaque problème est une opportunité pour s’enrichir et grandir ! Être proactif plutôt que réactif et ne pas oublier que nos décisions vont impacter le futur.
  3. Penser en systèmes: penser en tout plutôt qu’en parties car tout interagit. Au centre est « la vie » et non l’humain.
  4. Penser comme la nature: observer et copier les écosystèmes naturels, revoir les cycles, ne pas lutter mais collaborer avec la nature, notamment dans le potager : capucines et chardons attirent les pucerons, les orties distraient les limaces et escargots, le pissenlit pour les chenilles (protéger les salades). Chaque chose évolue et pousse à son propre rythme.
  5. Penser la coopération: ne pas mettre le « pouvoir SUR » mais le « pouvoir AVEC ».
  6. Penser pour le futur: la dimension durabilité/pérennité est essentielle. Nos actions ont un impact sur les 7 générations suivantes (170 années). Nous souhaitons développer une culture génératrice : passer à un impact positif. Nous invitons les coopérateurs à se poser la question : « A quoi le projet sert-il dans l’écosystème ? Quelle énergie mon projet va-t-il injecter dans l’écosystème ? ».
    Prendre soin de l’écosystème, cela signifie par exemple : aménager des coins pour la faune, des « hôtels à insectes », faire des tas de branches, poser des nichoirs… Des petits gestes peuvent déjà avoir un grand impact.

Traitement des déchets

Tri des déchets

 

Nous avons décidé de collaborer avec Retrival, qui est une entreprise soucieuse de transition et qui a une finalité sociale assumée. Cela renforce la cohérence de notre projet. Nous ne pouvons plus admettre que tous les déchets (plastique, pmc, cartons, restes, ea) se retrouvent dans 1 seul contenant tout venant.

En pratique, Retrival propose :

  • des collectes en multiflux avec reprise ou échange de contenants;
  • des passages à fréquences flexibles qui s’adaptent à notre activité;
  • des pesages différenciés par produits qui nous garantissent un prix juste;
  • un relevé détaillé de nos déchets/ressources avec les factures;
  • la recherche des meilleures solutions.

Les déchets qu’ils évacuent sont principalement les cartons, la frigolite, les PMC, les films d’emballage plastique, les encombrants, le bois, les métaux, les déchets d’équipements électriques et électroniques, les châssis,…

De notre côté nous organiserons un endroit où le tri sera facile à comprendre et à faire pour nos résidents et les campeurs de passages. Des affiches explicatives et pédagogiques seront créées à cet effet.

Compostage

Pour le compostage, nous encourageons à la fois le compostage individuel et le compostage collectif.

L’individuel en utilisant la technique BOKASHI pour composter les restes alimentaires sans vers, ni mouchettes, sans jardin, ni mauvaises odeurs. L’acquisition d’un tel composteur est au frais du résident. 

Un compost collectif est prévu à côté du potager. 2-3 bacs de compost fabriqué avec des palettes servira à accueillir les déchets de jardin et de maison.

L’initiative doit nécessairement être appuyée par la collectivité (locataires, personnes de passage).

Une ou plusieurs personnes surveilleront le processus de transformation des déchets.

Nos objectifs de ce compostage collectif sont :

  • réduire les déchets ménagers des riverains,
  • gérer les déchets dans la continuité du tri sélectif,
  • créer un lien social.

Un carnet d’inspiration a été créé pour expliquer toute la marche à suivre, les objectifs, les avantages, comment faire, etc. Ce carnet est destiné aux locataires actuels et à tous les coopérateurs. Il est aussi mis à disposition de nos visiteurs. Notre but est de motiver tout le monde à contribuer à un monde où on prend tous ensemble soin de la nature.

Toilettes sèches

20 à 30% de la consommation d’eau des ménages passe dans nos toilettes ! Et pour la plupart d’entre nous, c’est de l’eau potable que nous utilisons à cet effet. C’est aussi le cas chez nous en 2021. C’est aberrant, quand on pense que dans le monde en 2005, plus d’un milliard d’humains n’avaient pas accès à l’eau potable.

Il est donc urgent de proposer et mettre en place des alternatives. Les toilettes sèches, qui n’utilisent pas d’eau (ou très peu), en sont une et permettent notamment, grâce à la pratique du compostage, de rendre à la terre ce qui en est issu.

Nous allons construire 2-3 toilettes sèches à Naturia pour familiariser nos visiteurs à cette alternative bien plus en phase avec la nature.

Nous avons développé un carnet d’inspiration sur ce thème, destiné aux locataires actuels et à tous les coopérateurs. Ce carnet est aussi mis à disposition de nos visiteurs. Notre but étant de motiver ceux qui ont encore des toilettes traditionnelles à passer aux toilettes sèches dans leur habitat à Naturia.

Les avantages sont nombreux.

Tous seront invités à vider leurs seaux dans un bac à compost spécialement dédié, car les toilettes sèches ne se vident pas dans les bacs de composts avec les déchets de jardin et maison !
Il ne sera utilisé qu’après deux ans de compostage et trois ou quatre retournements. La montée en température qui suit l’élaboration du tas ainsi que la durée de maturation garantissent l’absence de germes pathogènes.
Nous tournerons avec 3 tas de compost pour mieux s’y retrouver et respecter les deux ans d’attente. Un tas/bac de compost de décomposition pour l’année en cours ; un deuxième tas/bac de maturation pour l’année d’avant et un troisième de maturation pour l’année encore d’avant de façon à ce que cela fasse 2 ans pleins.

[1] Par exemple : Millefeuille, une organisation pour la préservation de l’environnement à Cul des Sarts, Le Centre de Terre Happy à Zétrud-Lumay, ea

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